QUAND FAUT-IL UN FLASH ?
Le flash permet normalement d’apporter un complément de lumière à une scène. Si vous vous êtes donné la peine de lire mes articles précédents, vous avez compris que je ne suis pas un adepte du flash, mais il peut servir à autre chose que d’écraser son sujet…
Sa puissance est déterminée par sa portée (guide ou NG), pour le moment, il n’est pas utile de rentrer dans ces futilités qui vont vous donner très vite mal au crâne. D’abord, il vous faut juste savoir quand l’utiliser.
Quand la lumière manque, me direz-vous…
C’est une évidence, si la lumière manque, le flash peut être une solution.
Cependant, évitez l’utilisation du flash intégré ! Il ne donne pas des lumières naturelles, il ne peut pas être déporté et le sujet sera aplati dans votre composition.
Alors, avant de sortir votre flash du sac, penser d’abord à ouvrir le diaphragme en grand (la plus petite valeur) et à monter en sensibilité (jusqu’à 3200 ISO si nécessaire) pour conserver l’ambiance de la scène.
Sur cette scène de rue, l'emploi du flash n'aurait rien apporté de plus que d'éclairer le trottoir et de contrarier la lecture de la photo.
Ici, je suis conscient d'avoir perdu une profondeur de champ importante en étant à f/4. La lecture de cette photo reste quand même agréable. L'emploi du flash aurait éclairé les murs à droite et à gauche qui ne présentent aucun intérêt dans la composition.
Si j'avais eu un trépied, le problème de PDC ne se serait pas posé en exposant à f/22 100 ISO et une trentaine de secondes.
Utiliser un flash quand il y a trop de lumière…
Cela peut paraître paradoxal, mais le flash sera très utile lorsque la lumière est très dure (par exemple à midi en été). Dans ce cas, le contraste entre les zones d’ombre et les zones éclairées est très important. La mesure de l’exposition se fait alors sur les hautes lumières et les ombres vont paraître très noires.
On ne distinguera pas, par exemple, les yeux d’un sujet portant un chapeau. L’émission d’un éclair va permettre d’éclaircir les ombres et ainsi de leur redonner de la texture. L’impact du flash sur les zones déjà très lumineuses sera négligeable.
En pratique :
Se placer en mode priorité "vitesse".
Réduire l’intensité du flash (entre -1 EV et -2 EV selon l’effet souhaité).
Choisir le temps d’exposition le plus court possible.
Dans cette configuration le soleil est très haut dans le ciel. Les ombres aurait été trop noire si je n'avais pas employé le flash.
On parle alors de "déboucher les ombres".
Quelques remarques :
Éviter d’utiliser le flash en face d’une surface réfléchissante.
Éviter d’utiliser le flash lorsque le sujet est proche d’un mur : l’ombre créée par le flash sera très disgracieuse.
S’éloigner du sujet au maximum et choisir une grande focale (80 ou 100 mm) pour que la lumière du flash soit plus douce et plus homogène.
Un flash externe orientable permet une bien meilleure gestion de la lumière et ouvre beaucoup d’autres perspectives. Par exemple, celle de diriger la lumière vers un plafond qui cassera et adoucira les ombres du sujet.
Une autre solution pour ne pas utiliser le flash : le trépied
Nous avons vu que le manque de lumière était souvent un problème, car on ne peut pas atteindre des "vitesses" suffisantes pour que les tremblements du photographe n’entraînent pas un flou de bougé.
Le trépied est la solution à ce problème : il ne bouge pas, tremble peu et va donc permettre l’accès à des temps d’exposition très longs ("vitesses" très faibles).
Certes, il est encombrant, mais il élargit considérablement le champ des possibilités créatives de l’appareil photo. On peut alors se permettre des temps de pose de plusieurs secondes, ou plusieurs minutes suivant l’effet recherché.